Test du Asus Zenfone 9 : l’alternative à l’iPhone mini pour les Amateurs d’Android

Quand on présente un appareil comme ayant des caractéristiques haut de gamme dans un format compact, les attentes sont souvent hautes. Ce qui était autrefois un format familier, les téléphones de petite taille, a depuis longtemps été éclipsé par des appareils « Ultra » et « Pro » avec des écrans de 6,5 pouces et plus. Et on ne parle même pas des appareils pliables qui aspirent à devenir des tablettes.

L’histoire n’est pas nouvelle : un fabricant tente de satisfaire une niche d’utilisateurs en proposant quelque chose de différent et de tout juste assez unique pour gagner les faveurs du public. Souvent, la demande n’est tout simplement pas au rendez-vous, comme l’a prouvé le dernier iPhone Mini. Pourquoi se contenter d’un téléphone plus petit quand on peut acheter un « Goliath » plus grand et qui ne fait aucun compromis ?

Asus a fait les choses un peu différemment avec le nouveau Zenfone 9. Dans cette histoire, notre « David » est équipé de caractéristiques et de fonctionnalités haut de gamme, avec des compromis moins apparents que ceux des autres téléphones compacts – y compris ceux d’Apple.

Design
La caractéristique la plus marquante de l’Asus Zenfone 9 est sans aucun doute sa taille. L’écran du téléphone mesure 5,9 pouces, ce qui le place bien en dessous de la moyenne des téléphones haut de gamme de 2022. Pourtant, l’adaptation à cette petite taille est beaucoup plus facile que vous ne le pensez. D’une part, l’écran arbore un format 20:9, ce qui signifie qu’il est plus haut et plus étroit que les appareils traditionnels en format 18,5:9 (iPhone, Samsung Galaxy, etc.). Deuxièmement, la dalle AMOLED prend en charge une définition FHD (2400 x 1080 pixels) et un taux de rafraîchissement de 120 Hz, ce qui rend le passage depuis un autre téléphone haut de gamme facile.

Une fois en main, le Zenfone 9 surprend, avec son revêtement arrière caoutchouté et doux au toucher. La coque n’est malheureusement pas amovible, ce qui est décevant puisque le téléphone est disponible dans un tas de couleurs différentes. Elle résiste par contre étonnamment bien aux traces de doigts et aux tâches. L’adhérence supplémentaire offerte par l’aspect gomme est appréciable. Le contour de l’appareil est quant à lui tout en aluminium.

Le long de la tranche se trouve un bouton d’alimentation qui fait aussi office de lecteur d’empreintes et de zone tactile. Petit bémol, ces fonctionnalités sont presque trop fiables. La moindre pression sur le bouton d’alimentation déverrouille le téléphone au lieu de simplement le réveiller. Impossible de réveiller le téléphone avec un double tap sur l’écran pour ne rien arranger.

Quant à la zone tactile, elle est très utile pour faire défiler les pages web et faire descendre le panneau de notification, mais, là encore, cette dernière est très sensible. On se retrouve à naviguer involontairement dans les applications à cause de la façon dont ont tient le téléphone. Vous pouvez, bien sûr, désactiver la touche de défilement (qu’Asus appelle « Smart key ») dans les paramètres.

Pour autant, ces problèmes ne sont pas disqualifiant, tant le reste du Zenfone est indéniablement agréable à utiliser. Même avec ce design, ces deux haut-parleurs et la prise casque de 3,5 mm, Asus a réussi à faire certifier l’appareil pour sa résistance à l’eau et à la poussière (norme IP68). De quoi rassurer, au moins pendant la période de garantie. Il prend également en charge les fréquences 4G et 5G.

Souvent, sur les téléphones compacts, les constructeurs réduisent la taille des batteries pour s’adapter à la place disponible. Ce n’est pas le cas ici. Asus a rendu le Zenfone 9 plus épais que son prédécesseur en glissant une batterie de 4 300 mAh sous le capot. Nous reviendrons plus tard sur l’autonomie.

Logiciel
Le Zenfone 9 fonctionne avec la surcouche Zen UI d’Asus, superposée à Android 12. L’interface est simple, propre, sans bloatwares (sauf pour l’application Asus Data Transfer), et devrait plaire aux amateurs d’Android Stock. Naturellement, la marque a repris certains éléments clés du Pixel Launcher de Google, comme le widget d’horloge, le thème Material You et les bulles de notifications.

Le principal reproche qu’on peut faire sur le côté logiciel concerne le suivi des mises à jour. A l’heure actuelle, la société ne s’engage qu’à deux ans de mises à jour de l’OS, ce qui signifie que le Zenfone 9 ne connaîtra pas Android 15. Bien que cet OS n’arrive pas avant 2024, si vous prévoyez d’utiliser le téléphone pendant plus de deux ans – ce qui est probablement le cas – alors les promesses court-termistes d’Asus devraient être l’une de vos principales préoccupations.

Cela signifie-t-il que vous ne pourrez plus utiliser le téléphone après 2024 ? Non. Mais l’absence de mises à jour du système d’exploitation et des déploiements de patchs de sécurité peut (et va) rendre votre appareil plus vulnérable aux virus et aux attaques.

Performance
Sans donner d’avis définitif sur l’évolution du téléphone dans le temps, le Zenfone 9, dans ses premiers jours, a été très agréable à utiliser. Le passage à l’appareil d’Asus depuis un autre téléphone s’est fait en douceur et n’a pas nécessité beaucoup d’ajustements. Vos routines habituelles de navigation sur le web, de streaming, de prise de photos et d’utilisation du téléphone ne devraient pas changer.

Le Zenfone 9 est équipé de la dernière puce Qualcomm, la Snapdragon 8+ Gen 1. Cela lui permet de faire tourner la plupart des applications, des jeux et des services disponibles sur Android. Même si les joueurs mobiles préféreront sans doute des appareils à plus grand écran et à plus grande batterie, le Zenfone 9 est tout à fait capable de faire tourner vos jeux préférés. le téléphone peut chauffer lors de grosses sessions de jeu sur Genshin Impact ou Minecraft, mais jamais au point d’être inutilisable. Pour un téléphone compact avec 8 Go de RAM et peu d’espace pour la circulation de l’air, c’est impressionnant.

La qualité audio du Zenfone 9 est tout juste correcte. Les haut-parleurs stéréo sortent un son terne qui manque de basses, ce qui, pour regarder des films et jouer, n’est pas des plus confortables. Le volume n’est également pas aussi fort qu’attendu.

Enfin, il convient de noter qu’Asus propose quatre options concernant le taux de rafraichissement de l’écran : 120 Hz, 90 Hz, 60 Hz, et Auto. Le mode 90 Hz permet de profiter d’une meilleure fluidité tout en préservant la batterie, ce qui est un plus. Cependant, réglé en mode auto, le taux de rafraîchissement du Zenfone 9 est capricieux. Selon l’application que vous utilisez, le téléphone bascule entre les trois valeurs si rapidement qu’il donne l’impression de bégayer. Laisser l’écran à 120 Hz permet d’obtenir l’expérience utilisateur la plus fluide.

Photo
Le Zenfone 9 n’est pas le téléphone le plus cher, loin s’en faut – il est proposé à partir de 799 euros – il est donc plaisant de voir qu’Asus n’a utilisé que deux appareils photo. On voit trop souvent les fabricants de téléphones mettre des caméras supplémentaires de mauvaise qualité pour le côté marketing.

Grâce à l’optimisation opérée sur le module principal de 50 MP et l’ultra-grand angle de 12 MP, les photos capturées avec le Zenfone arborent de belles couleurs et une jolie netteté. L’échantillon ci-dessous a été capturé par l’objectif ultra grand-angle. Sous un soleil radieux, l’appareil photo a réussi à garder la mise au point tout en équilibrant les tons et les couleurs du ciel – et celles des bâtiments de l’autre côté de la rivière.

L’enregistrement vidéo donne un peu plus de fil à retordre. Asus vante les mérites d’un nouveau stabilisateur optique sur six axes qui est censé gommer les tremblements et produire des vidéos plus stables. Bien que cela soit le cas lors de l’enregistrement, l’appareil photo semble avoir des problèmes pour équilibrer son exposition, avec des bascules fréquentes entre des rendus trop sombres et trop clairs. On note également un manque de détails, dû peut-être à cette fonction HyperSteady qui limite les vidéos à du 1080 p.

Autonomie
Les expériences de l’iPhone SE (2020) et de l’iPhone 13 mini ne me rendaient pas très optimiste sur l’autonomie des petits téléphones. Il n’est tout simplement pas possible d’intégrer des batteries aussi importantes que sur les modèles plus imposants.

Mais en rendant le Zenfone 9 plus épais, Asus a prouvé qu’un petit changement dans la construction suffit à changer la donne. La batterie de 4 300 mAh du Zenfone m’a permis de profiter d’un temps d’écran de cinq heures et demie par jour en moyenne, avec une autonomie restante d’environ 12 % à la fin de la journée.

Pour la recharge, Asus inclut dans la boîte un chargeur USB-C de 30 watts qui peut recharger le Zenfone en une heure. L’appareil n’est pas doté de charge sans fil cependant.

Conclusion
Le Zenfone 9 est un petit téléphone qui offre de belles performances. En faisant des compromis intelligents (si vous trouvez qu’un téléphone plus épais est vraiment un compromis), le dernier fleuron du constructeur offre dispose d’une puissance, d’une autonomie et de fonctionnalités logicielles similaires à celles de ses homologues plus imposants.

A quoi faut-il faire attention malgré tout ? La politique de mise à jour logicielle décevante, l’enregistrement vidéo et la sortie audio moyenne – ainsi que le taux de rafraîchissement capricieux – sont ses principaux points noirs. Mais, excepté pour les haut-parleurs, tous ces problèmes peuvent encore être résolus via de futures mises à jour. Il suffit que les consommateurs en fassent la demande et qu’Asus accepte.

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